De quels enfants est-il question ?

Il est difficile de délimiter avec précision cet ensemble d’enfants et d’adolescents que l’on qualifie de “ surdoués ” ou de “ précoces ”.
D’une manière générale, ces termes sont utilisés pour désigner un enfant qui manifeste la capacité de réaliser, dans un certain nombre d’activités, des performances que ne parviennent pas à accomplir la plupart des enfants de son âge. On peut dire qu’un jeune “ surdoué ” est un enfant qui dispose, au moment de l’observation et dans les domaines considérés, d’aptitudes nettement supérieures à celles de la moyenne de sa classe d’âge.
Rapport Delaubier, 2002 http://www.eurotalent.org/fr/delaubier.pdf

Précoce ? surdoué ? haut potentiel ?

Les termes français utilisés sont : « surdoué », « précoce », « talent », « génie ». Les termes anglo-saxons utilisés sont : « gifted » signifiant doué et « high ability » signifiant aptitude élevée. Ces expressions évoquent néanmoins des aspects différents quant aux capacités intellectuelles exceptionnelles.

Le terme le plus adapté serait « haut potentiel ». Il renvoie à la notion de disposition sans qu’il y ait néanmoins de représentation génétique associée. Par ailleurs, il est plus générique que d’autres termes dans le sens où il ne réfère pas à un domaine d’expertise spécifique.

Comme le note J. Lautrey (2004), les termes « gifted » et « surdoué » renvoient à la notion de don : dans les représentations le talent correspondaient à un don des Dieux (antiquité).
Le terme « précocité » ne présente pas de connotations quant à l’origine des capacités. En revanche il est associé à l’avance observée dans le développement de l’enfant. « Aptitude élevée » désigne surtout les dispositions intellectuelles héréditairement fixées. Le terme talent renvoie à des domaines d’expertise particuliers notamment les disciplines artistiques (musique, arts plastiques…).
D’après le site « enfants-haut-potentiel.com » site consacré à une approche scientifique des enfants à haut potentiel.

Pourquoi s’intéresser à ces enfants ?

L’attention est portée depuis quelques années sur la situation, apparemment paradoxale, des élèves qui, bien que présentant de remarquables capacités intellectuelles, ne réussissent pas dans les apprentissages scolaires. Leur comportement et leurs performances ne sont pas ceux que l’on pourrait attendre au vu de leur très bon développement intellectuel, le plus souvent validé par des tests d’intelligence.
Certains d’entre eux rencontrent même d’importantes difficultés en classe pouvant les conduire à des redoublements et à un désinvestissement progressif de l’école, souvent accompagné de désarroi psychologique et/ou de troubles des conduites (le rapport remis au ministre de l’Éducation nationale en janvier 2002 constituait une synthèse de cette question qu’il convient de compléter par la nécessaire actualisation de certains points et la prise en compte des récentes études scientifiques et pédagogiques).

Si l’approche de la situation de ces élèves fait aujourd’hui l’objet d’une certaine convergence des points de vue des professionnels de l’enfance et des familles, les enfants concernés ne constituent pas une population identifiable comme telle.

Il faut souligner la très grande diversité de leurs profils (langage, mémoire, adaptation, motivation, personnalité, etc.). Ils n’ont en commun que le fait de bénéficier de certaines capacités remarquables et l’écart constaté entre ces capacités et les performances réalisées, en particulier en milieu scolaire.
Bulletin officiel n° 45 du 3 décembre 2009